La femme racine
LA FEMME RACINE
Fille de mes yeux
Où es-tu, je ne te vois plus
Tu es là, dans les détails, dans l’immense
Dans l’amour que je te porte,
Fille de mes yeux
Niña de mis ojos
Dónde estás que no te veo
Ahí en las pequeñas cosas y en las grandes
En el amor que te profeso
Niña de mis ojos
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Je t’ai laissé derrière
Avec les chevaux, avec les fils du passé
Avec l’exil de nos rendez-vous manqués
Je l’ai fait pour me protéger
De cet amour qu’on nous a volé en silence
Laisse-moi dans ce calme
Entourée des mots qui sont restés
Je te confierai au mystère
De la bête et de sa lignée
Te dejé atrás
Con los caballos, con los hilos del pasado
Con el exilio de nuestros encuentros fallidos
Lo hice para protegerme
De ese amor que nos fue arrebatado en silencio
Déjame en esta calma
Rodeada de las palabras que quedaron
Te confiaré al misterio
De la bestia y de su linaje
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J’ai toujours voulu être femme
SeuleEntourée de présences et de passages
Mais seule
Détachée de cette Racine
Faire de moi une patrie
Siempre he querido ser una mujer
Sola
Rodeada de presencias y de pasos
Pero sola
Desprendida de esa Raíz
Hacer de mí una patria
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J’en ai assez de te voir t’éloigner,
De te laisser partir, de ne rien retenir.
J’ai déjà bien trop à porter :
Moi,
Et cet horizon sans fin.
Mais maintenant, soyons deux,
Mon félin d’amour,
Ma douce boule de velours,
Mon noir aux prunelles sombres,
Mon souffle léger, mon ombre.
Je ne te laisserai plus fuir,
Car sans toi,
Je ne sais plus ce qu’est l’amour.
Sans toi.
Ya estoy cansada de verte alejarte,
De dejarte partir, de no retener nada.
Ya cargo con demasiado:
Conmigo misma,
Y con este horizonte sin fin.
Pero ahora, seamos dos,
Mi felino de amor,
Mi dulce bola de terciopelo,
Mi negro de pupilas oscuras,
Mi respiro leve, mi sombra.
Ya no te dejaré huir,
Porque sin ti,
Ya no sé lo que es el amor.
Sin ti.
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Pour que le temps n'efface rien
Dans le silence où tout s’éloigne,
Je conserve des éclats de mémoire,
Visages, voix, parfums,
Que l’oubli n’ose contempler.
Le vent emporte ce qui tremble,
Les lieux, les mots, les amours,
Mais moi, je murmure et recueille en secret
Les instants tombés du temps.
Para que el tiempo no borre nada
En el silencio donde todo se aleja,
Guardo destellos de memoria,
Rostros, voces, esencias,
Que el olvido no se atreve a mirar.
El viento se lleva lo que tiembla,
Los lugares, las palabras, los amores,
Pero yo susurro, a solas reúno
Los instantes caídos del tiempo.
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Langage en éclats d’essai/Voix qui cherche sa forme
Je ne suis qu’un verre vide, d’eau oubliée,
Où l’âme cherche à se cristalliser.
Je ne suis pas parure ni bijou.
Je suis.
Je ne suis qu’un verre vide, empli d’absence,
Où l’on pourrait me cristalliser, en silence.
Je ne suis pas non plus un ornement
Je suis.
Je suis
peut-être
ce verre —
vide d’eau,
plein d’attente.
Dedans :
cristaux à naître,
ou à taire.
Je ne décore rien.
Je pulse.
Je suis.
Lenguaje en fragmentos de intento / Voz que busca su forma
No soy más que un vaso vacío, de agua olvidada,
donde el alma intenta cristalizarse.
No soy adorno ni joya.
Soy.
No soy más que un vaso vacío, lleno de ausencia,
donde podrían cristalizarme, en silencio.
Tampoco soy un ornamento.
Soy.
Soy
quizá
ese vaso —
vacío de agua,
lleno de espera.
Dentro:
cristales por nacer,
o por callar.
No adorno nada.
Palpito.
Soy.
Cristina Arribas González